Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre de Ruta SEPETYS
♠ Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre de Ruta SEPETYS ♠
Editions Gallimard - Coll. Scripto. 2011. 423 p.
Le saviez-vous? Tout est dit dans cette magnifique interview :
Une rencontre avec Ruta Sepetys par GallimardJeunesse
4ème de couverture :
"Lina est une jeune Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d'art. Mais une nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit frère, Jonas, au terme d'un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans le camp, Andrius, dix-sept ans, affiche la même combativité qu'elle..."
Ruta Sepetys : "L'histoire ne raconte pas seulement son combat pour survivre, mais aussi comment elle a fait pour garder foi en l'humanité sous le règne de terreur installé par Staline". Source
Mon Avis :
Il est aussi difficile pour moi d'écrire cette chronique qu'il a été de lire Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Ce roman m'a bouleversé, purement et simplement. Comment trouver les mots après ça?
Commençons par le petit bémol - comme ça c'est fait : le mélange des temps. Ce roman est principalement écrit au passé simple et au passé composé. Classique et efficace. Mais parfois, le présent est employé le temps de quelques paragraphes ; j'ai trouvé ça perturbant. Dans la mesure où le récit est linéaire et continue, garder le temps du passé était la meilleure chose à faire à mon sens.
Inutile et dérangeant sont les deux mots que cela m'a inspiré pendant ma lecture. La "faute" à l'auteur ou au traducteur? Je laisse la parole à ceux qui ont lu ce roman en VO...
Je pense qu'il fallait souligner ce point tout comme il faut à présent mettre en valeur le fait que ce roman apporte énormément de choses à celui qui le lit. Il nous bouscule, il nous bouleverse, il nous rappelle.
Beaucoup de romans ados ont abordé le thème de la Seconde Guerre mondiale en mettant en avant l'indicible commit par les nazis. Ici, nous sommes de l'autre côté, en URSS dans les kolkhozes soviétiques. Ce sujet a été moins abordé et c'est une grave erreur. Il ne faut jamais oublier que même si Staline fait parti des grands vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale, des millions de personnes sont décédées dans les pires conditions qui soient à cause de lui et de son idéologie.
Devoir de mémoire : "toujours se rappeler, ne jamais oublier" semble être le fil conducteur de l'auteur Ruta Sepetys.
Ce roman est difficile à lire mais il est presque aussi efficace qu'un cours d'histoire! On vit l'aventure avec Lina : on est enfermé avec elle dans le wagon à bestiaux, on a mal et on a peur avec elle. Mais je pense que nous avons besoin qu'une telle histoire nous percute ainsi : on a parfois l'impression que ces évènements ont eu lieu il y a des années lumière alors que c'était il y a 67 ans seulement.
Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre est un incontournable qui pourrait être lu à l'école. Certes, âmes sensibles s'abstenir, mais je pense que ce roman témoignage est abordable dès l'âge de 12 ans avec un accompagnement adéquat.
© Eloo 12/2012