Le Joueur d'échecs de Stefan ZWEIG
♠ Le Joueur d'échecs de Stefan ZWEIG ♠
Editions Le Livre de Poche. 2013. 123 p.
Première édition : 1942
Le Saviez-vous? Le Joueur d'échecs (en allemand Schachnovelle) est la dernière nouvelle écrite par Stefan Zweig avant qu'il ne se suicide en compagnie de sa seconde épouse. Il vivait alors au Brésil.
Dès 1914, Stefan Zweig utilisait l'écriture pour dénoncer la guerre. Il se donna la mort en février 1942, désespéré par la montée et les victoires du nazisme.
Source : la préface
4ème de couverture :
"Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, champion mondial des échecs, véritable prodige aussi frustre qu'antipathique? Peut-on le croire, quand il affirme qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans? Les circonstances dans lesquelles l'homme a acquis cette science sont terribles. Elles nous renvoient aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges. Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit un personnage avec une ironie douloureuse, "pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons"."
Pourquoi Nina m'a choisi cette lecture :
"Ce roman est resté un bon souvenir parmi mes lectures passées. Je me suis attachée au personnage principal et j'ai apprécié l'environnement dans lequel se déroule l'intrigue (ici, un paquebot). J'avais envie qu'Eloo vive ce même plaisir !"
Le Blog de Nina - lien vers son avis
Mon Avis : [Classique]
Cette nouvelle de Stefan Zweig ne paye pas de mine et son titre n'est pas très évocateur ; à prime abord on est loin de se douter de ce qu'on a véritablement entre les mains. Enfin si je me doutais un peu, au vu de ce que Nina m'a dit. J'ai bien senti qu'il s'était passé quelque chose entre elle et ce roman. J'en attendais donc beaucoup et je n'ai pas été déçue.
Pour lire cette nouvelle dans de bonnes conditions, une certaine préparation est nécessaire : il faut se renseigner sur la vie de l'auteur et sur le contexte historique pendant lequel cette histoire a été rédigée. Pour le reste, on laisse faire la plume de Stefan Zweig qui s'insinue en nous dès les premières lignes.
Sous couvert d'un duel aux échecs entre Czentovic le champion mondial et Monsieur B. un inconnu incroyablement doué, Stefan Zweig veut en fait nous parler de la Seconde Guerre mondiale.
A travers l'histoire de Monsieur B., nous découvrons certaines méthodes nazies inimaginables qui ont pour but d'"user" les personnes afin de les faire parler. Une expérimentation complètement différente des camps de concentration puisqu'il s'agit ici de violences psychologiques.
Le désespoir de Stefan Zweig est total quant à la situation en Europe. Il ne croit plus au retour d'un monde meilleur et laisse triompher dans sa nouvelle le "mauvais" personnage.
Après cette lecture, l'envie de jouer aux échecs ne m'est pas apparue, par contre j'ai hâte de continuer ma découverte de l'oeuvre de Stefan Zweig qui me semble riche et complexe. Pourquoi pas avec 24 heures de la vie d'une femme?
© Eloo 10/2013