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ElooBooks, chroniques livresques!
21 janvier 2011

Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel SCHMITT

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Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel SCHMITT
Édition Albin Michel
2004
99 p.

      Oscar est un petit garçon atteint d'un cancer en phase terminale, c'est pourquoi il ne quitte plus l'hôpital. Chaque jour, une personne vient lui rendre visite : c'est Mamie-Rose, qui tient son surnom de sa blouse rose et de son grand âge. Un jour, elle lui propose d'écrire à Dieu afin de partager avec lui sa vie et ses réflexions. Oscar ne croit pas en Dieu mais il aime trop sa Mamie-Rose pour lui refuser quoi que ce soit, surtout qu'elle est une ancienne catcheuse alors mieux vaut ne pas la contrarier! Elle lui propose également de faire un jeu :

" - Quel jour sommes-nous, Oscar?
- Cette idée! Vous ne voyez pas mon calendrier? On est le 19 décembre.
- Dans mon pays, Oscar, il y a une légende qui prétend que, durant les douze derniers jours de l'an, on peut deviner le temps qu'il fera dans les douze mois de l'année à venir. Il suffit d'observer chaque journée pour avoir, en miniature, le tableau du mois. Le 19 décembre représente le mois de janvier, le 20 décembre le mois de février, etc., jusqu'au 31 décembre qui préfigure le mois de décembre suivant.
- C'est vrai?
- C'est une légende. La légende des douze jours divinatoires. Je voudrais qu'on y joue, toi et moi. Enfin surtout toi. A partir d'aujourd'hui, tu observeras chaque jour en te disant que ce jour compte pour dix ans.
- Dix ans?
- Oui. Un jour : dix ans.
- Alors dans douze jours, j'aurai cent trente ans!
- Oui. Tu te rends compte?
Mamie-Rose m'a embrassé - elle y prend goût, je sens - puis elle est partie." Citation p. 37-38.

Oscar et la dame rose est écrit dans un style épistolaire : nous lisons les lettres qu'Oscar adresse à Dieu pendant les douze derniers jours de sa vie. Il est très agréable de suivre les pensées d'un enfant de dix ans, qui s'exprime sans tabou et sans détour. "Si je m'intéresse à ce que pensent les cons, je n'aurai plus de temps pour ce que pensent les gens intelligents." Citation p.33. Avec Mamie-Rose, Oscar parle de tout : de sujets sérieux comme la mort et la maladie, de sujets légers comme les filles et les combats de catch de Mamie-Rose alias l'Étrangleuse du Languedoc, et de sujets philosophiques comme la vie avec un grand V.

Ce roman est court et concentré, comme la vie d'Oscar. Il se lit en deux petites heures mais il marque les pensées pendant très longtemps car il est sujet à réflexion.

Je conclurai simplement avec cette phrase qui sort de la bouche d'Oscar lui-même : "Regarde chaque jour le monde comme si c'était la première fois." Citation p. 95.

Mon avis :


A voir aussi :
Oscar et la dame rose réalisé par Eric-Emmanuel Schmitt, avec Michèle Laroque, Amir, et al.

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14 novembre 2010

Purge de Sofi OKSANEN

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Purge de Sofi OKSANEN
Edition Stock - Coll. La Cosmopolite
2010 - 399p.

      (4ème de couverture)
En 1992, l'Union soviétique s'effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond de la campagne.
Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révèlera, en lien avec le temps de l'occupation soviétique. Aliide a en effet aimé un homme, Hans, un résistant. Quarante ans plus tard, c'est au tour de Zara de chercher protection, et la vieille dame va décider de la lui accorder jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix.

Ce livre a produit sur moi deux effets.
Les cent premières pages ont été difficiles. Je les ai lues lentement et elles ont été entrecoupées de grandes pauses. J'ai trouvé tout de suite le texte très -trop?- dense. De plus, le fait que l'auteur passe du coq à l'âne, qu'elle passe d'un sujet à un autre pour retourner ensuite au sujet initial sans aucune transition m'a un peu déstabilisé et m'a demandé beaucoup de concentration. J'ai donc eu du mal à accrocher.
Puis je suis arrivée à la seconde partie (il y en a cinq en tout), et ça a été une révélation. Oui, je comprends pourquoi ce livre a eu ce succès, pourquoi il a raflé de nombreux prix. Oui, c'est tout à fait mérité. Lorsque j'ai commencé à découvrir la jeunesse de la vieille Aliide et à comprendre ce qui a fait qu'elle est ce qu'elle est en 1992, j'ai tout bonnement été happée, et je n'ai plus lâché ce roman.
C'est une véritable prose poétique avec ses jolies phrases en farandoles. Il y a une puissance descriptive impressionnante et des personnifications troublantes (la peur et l'attente notamment).
La description de la maison familiale m'a particulièrement coupé le souffle : on a l'impression que celle-ci était immense pendant les jeunes années d'Aliide, puis qu'elle a rétrécit pour devenir petite et étroite dans les années 1990'.
Cette histoire de famille a un côté très tragique car les personnages sont voués à être séparer des personnes qu'ils aiment (par la distance, par leurs idéaux, par leurs sentiments parfois non partagés).
Si le personnage de Zara parait parfois un peu effacé, le personnage d'Aliide, quant à lui, est puissant et complexe : il va s'accrocher désespérément à son amour, il va tout donner pour cette passion qui dévore son existence, quitte à accomplir des gestes mauvais, quitte à trahir son propre sang. On a envie de détester  Aliide pour la fascination néfaste qu'elle éprouve pour Hans ainsi que pour sa façon de l'idéaliser autant, et pourtant on lui pardonne quand même. Car on vit sa souffrance avec elle.

Purge donne un nouvel éclairage sur la Guerre Froide et fait sortir de l'ombre un pays relativement méconnu, l'Estonie.
Préparez-vous à avoir les papilles en alerte et un petit goût de confiture au bord des lèvres...


Ses Prix :

2008 Prix Finlandia

2009 Prix Runeberg

2010 Prix du roman Fnac ; Prix Femina étranger ; Grand Prix de littérature du Conseil nordique


Les Rumeurs :

2012 -> Le Film?


Que pensez-vous de ce roman?

Quelle note lui donneriez-vous? 3,5/5 (1)

10 octobre 2010

Les Chroniques de San Francisco (T.1) d'Armistead MAUPIN

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Les Chroniques de San Francisco (T.1) d'Armistead MAUPIN
Édition de L'Olivier


Les Chroniques de San Francisco (T.1) est un recueil qui regroupe les trois premiers titres de cette saga :
- Chroniques de San Francisco
- Les Nouvelles Chroniques de San Francisco
Autres Chroniques de San Francisco

A l'origine, il s'agissait de petites chroniques publiées toutes les semaines dans un journal (le San Francisco Chronicle puis le San Francisco Examiner) qui ont ensuite été regroupées dans deux recueils (Les chroniques de San Francisco T.1 et T.2). Récemment, l'auteur a à nouveau écrit une suite nommé  Michael Tolliver est vivant.

Les Chroniques de San Francisco nous raconte la vie des locataires du 28, Barbary Lane, à San Francisco, dans les années 70-80. Le thème principal est la vie quotidienne : amours, liberté, solitude, ambition professionnelle, fric, joints, homosexualité, sida... Armistead Maupin a mis un point d'honneur à décrire l'Amérique marginale de cette époque. San Francisco était alors une ville plutôt à part où les homosexuels étaient relativement admis (rare dans les années 70) et où l'on avait une certaine liberté dans les mœurs en général... Ces chroniques sont écrites sous forme de saynètes dialoguées relativement courtes, ce qui permet d'arrêter sa lecture quand on veut (j'ai trouvé cela vraiment appréciable).

J'ai pris du plaisir à lire ces trois premiers tomes écrits par un pilier de la littérature américaine, Armistead Maupin, un homme en avance sur les idées et l'ouverture d'esprit de son époque. J'ai aimé sa façon de décrire les classes hautes avec humour (et peut-être aussi avec une pointe de moquerie).
Les Chroniques de San Francisco, ce sont une multitude de personnages bien construits et complexes qui se croisent et se décroisent. On les découvre peu à peu au fil des pages, et ils se révèlent, pour la plupart, un peu paumés mais surtout drôles et attachants.

- Chroniques de San Francisco :
La relation entre Edgar Halcyon et Anna Madrigal m'a particulièrement touché et donne une belle leçon de vie : profiter de l'instant présent car on n'a pas toujours tout le temps, contrairement à ce que l'on aimerait se faire croire. C'est le tome où il y a le moins d'action (mise à part l'accident de Norman) et c'est mon petit bémol. Cela dit, c'était peut-être un choix tout à fait délibéré de l'auteur qui voulait peut-être profiter de ce premier tome pour familiariser ses lecteurs avec les lieux et les personnages de son histoire.

- Les Nouvelles Chroniques de San Francisco :
L'histoire d'amour entre Michael et Jon est ce que j'ai préféré. Quant aux deux révélations sur Anna Madrigal : l'une m'a surprise, l'autre m'a réjouit. Je n'en dirai pas plus...

- Autres Chroniques de San Francisco :
Pour moi, ce troisième tome est de loin le meilleur. L'intrigue de Jonestown m'a happée et je n'ai plus lâché le livre avant d'obtenir le fin mot de cette histoire!

Mon petit reproche : des passages qui m'ont parus superflus et qui donnent de la longueur au roman.
Mais à part ça, je le conseille à tous!


A voir aussi : les séries les Chroniques de San Francisco, les Nouvelles Chroniques de San Francisco et les Autres Chroniques de San Francisco.

 

Mes Citations Préférées :

"Michael prit sa main : -Pardon. Il y a seulement que j'en ai par-dessus la tête des "Nous"! avoua t-il. - Des quoi? - Des "Nous". Les gens qui ne disent jamais "je". Ils disent : "Nous allons à Hawaï pour Noël", ou bien "Nous emmenons le chien se faire vacciner". Ils se complaisent dans la première personne du pluriel parce qu'ils se rappellent très bien à quel point c'était chiant d'être une première personne du singulier". p.272

"Je me suis assez cassé le cul à essayer d'être tout pour quelqu'un. Et au bout du compte, j'ai décidé d'être ce que je suis pour chacun." (Michael) p.627

 

Que pensez-vous de ce roman?

Quelle note lui donneriez-vous? /5

1 octobre 2010

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann SHAFFER et d'Annie BARROWS

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Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates
de Mary Ann  SHAFFER et d'Annie BARROWS
Édition du Nil

 (4ème de couverture)
Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l'occupant allemand : le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...


J'ai lu ce roman en début d'année (donc pardonnez ma mémoire qui n'est plus toute fraîche) mais je tenais vraiment à parler de ce livre qui m'a beaucoup touché et que je conseille sans cesse et sans relâche aux gens qui gravitent autour de moi (quand on y croit, et bien on y croit!). Le titre a suffit pour me convaincre de lire ce roman car je l'ai trouvé à la fois mystérieux et intriguant. Et puis, il faut bien avouer que la page de couverture donne envie aussi. Quand je me suis aperçue qu'il s'agissait d'un roman épistolaire, j'ai eu peur que cela me gêne et gâche mon plaisir à la lecture mais ça n'a pas été le cas, bien au contraire, cela donne même une dimension toute particulière au roman. La trame de fond est une période dramatique de l'Histoire : la Seconde Guerre Mondiale. Sujet douloureux mais foisonnant qui a permit à ce roman de me passionner encore plus (il faut dire que je m'intéresse beaucoup à cette période historique). Même s'il s'agit d'un roman (et non d'un témoignage), on a  quand même l'impression d'apprendre certaines choses sur ce qui s'est passé réellement pendant la guerre (on se rend aisément compte que les auteurs savent de quoi elles parlent et que le sujet ne leur ai pas inconnu) et de vivre ce mauvais moment avec tous les personnages du roman.
J'ai particulièrement aimé découvrir le personnage d'Elizabeth exclusivement à travers les points de vue des habitants de Guernesey et de celle qui a partagé sa vie dans les camps, c'est extraordinairement bien fait et bien écrit. De plus, que l'action du livre se passe juste après la guerre m'a plu car c'est plus rarement raconté dans les romans  abordant cette période et pourtant il faudra encore du temps pour tout reconstruire car le traumatisme est bien là. Pour finir, j'ai apprécié le fait que des personnes (Juliet et les habitants de Guernesey) s'attachent et se prennent d'affection grâce à des lettres et sans s'être vus. Comme quoi, l'écriture et la lecture ont bien des pouvoirs magiques qui permettent de lier les gens à jamais!
Ce roman est un hymne à la lecture qu'il ne faut pas louper!



Que pensez-vous de ce roman?

Quelle note lui donneriez-vous? 4/5 (1)

 

 

Chez Clarabel, Fabula Bovarya, Leiloona, Miss Alfie, Lilly et Stephie...

27 août 2010

Ensemble, c'est tout d'Anna GAVALDA

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Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda
Edition Le Dilettante / Edition J'ai Lu



      Paris. Pendant un an, on suit les histoires de Camille, Franck, Philibert et Paulette.
Paris. Pendant un an, on suit les histoires d'une femme dépassée, fatiguée et seule, d'un cuisinier écrasé par ses responsabilités qui se laisse souvent emporter, d'un aristocrate bègue en manque de reconnaissance vis-à-vis de sa famille et d'une vieille dame têtue qui veut n'en faire qu'à sa tête. Ces quatre-là n'ont rien en commun. Chacun de leur côté, ils ne peuvent pas s'en sortir, ils ne peuvent pas guérir. Ensemble, ils vont se soigner, ils vont se sauver. Ensemble, c'est tout est un petit trésor qui montre qu'à plusieurs, tout est possible. Si vous ne l'avez pas encore lu, n'hésitez plus, mais attention, il se dévore!



Critiques Presse :
"Elle revient avec un gros roman de 600 pages. Léger comme une nouvelle, lourd comme notre chagrin. Chaud comme l'amour. 600 pages de bonheur, vous hésitez?"
Christian Sauvage, Le Journal du Dimanche, 21 mars 2004.

"Un miracle d'équilibre entre les sentiments évoqués et les mots pour le dire. [...] Un roman admirable, qui fait aimer la vie. Et tous les humains nos frères."
Jean-Rémy Barland, Lire.


A écouter aussi : Ensemble, c'est tout en version lu par Anna Gavalda édité chez Gallimard.
A voir aussi : Ensemble, c'est tout de Claude Béri avec Guillaume Canet, Audrey Tautou, Laurent Stocker et Françoise Berlin.


Mes Citations Préférées :

"Bien sûr qu'elle reconnaissait les jours puisqu'elle n'avait plus que ça à faire désormais. Les compter, les attendre et les oublier."

"A quoi ça sert les émotions pour soi tout seul?"

"Elle l'aimait bien mais ne l'aimait pas, elle s'offrait mais ne se donnait pas, elle essayait pourtant mais n'y croyait pas."

"Ils se donnèrent la main en remontant à la surface. La main, c'est bien. Ca n'engage pas trop celui qui la donne et ça apaise beaucoup celui qui la reçoit..."


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Que pensez-vous de ce roman?

Quelle note lui donneriez-vous? 5/5 (1)

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