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ElooBooks, chroniques livresques!
24 juillet 2012

Et puis, Paulette... de Barbara CONSTANTINE

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♠ Et puis, Paulette... de Barbara CONSTANTINE

Edition Calmann-Lévy. 2012. 312 p.

 

4ème de couverture :

      "Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s’effondrer. À l’évidence, elle n’a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus (6 et 8 ans) lui suggèrent de l’inviter à la ferme. L’idée le fait sourire. Mais ce n’est pas si simple, certaines choses se font, d’autres pas… 
Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher. 
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s’agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d’enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette…"

Mon Avis : ♥ ♥ ♥

Il n'y a bien que les hommes seuls qui connaissent le prix de la solitude. C'est à partir de cette constatation que reposent les fondations du roman de Barbara Constantine, Et puis, Paulette... Un homme seul décide d'héberger une femme dans le besoin, puis un homme veuf depuis peu, puis deux autres vieilles femmes... Et puis ça continue comme ça et on se dit que le défilé ne va jamais s'arrêter! Mais qu'importe, la maison est grande et le bruit c'est la vie!

Le moins que l'on puisse dire est que ce roman possède un trop-plein d'optimisme! Autant de solidarité, c'est plutôt rare d'en voir et d'en vivre dans la réalité. Et puis, Paulette... est plein de bons sentiments, mais c'est surtout un roman qui nous ramène aux justes valeurs. Il nous rappelle notamment que même si la vie n'est pas toujours belle, il est toujours possible de s'en sortir quand on s'y met à plusieurs...

Et parce que nous vivons dans une société vieillissante, ce livre est également un souffle de fraicheur qui nous chuchote au creux de l'oreille que les personnes âgées, ok elles sont pas toujours faciles, mais elles ne doivent pas non plus être considérés comme un "poids morts" par les moins vieux... A mon sens, c'est une bien jolie philosophie!

L'écriture de Barbara Constantine est spontanée et tout à fait adéquate à ce type d'histoires qu'elle veut nous raconter... J'aime beaucoup!
Je ne peux que conseiller cette lecture à chacune & chacun!

 

© Eloo 07/2012

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20 juin 2012

La Délicatesse de David FOENKINOS

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♠ La Délicatesse de David FOENKINOS
Editions Gallimard - Coll. Folio. 2011. 209 p.

 

4ème de couverture :

      "François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. On sent qu'on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu'un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse... -Je vais prendre un jus... Un jus d'abricot, répondit Nathalie. Il l'a regarda comme si elle était une effraction de la réalité."

 

Mon Avis : ♥ ♥ ♥

La Délicatesse est un roman sans prétention. L'auteur David Foenkinos nous livre une histoire loin d'être hors du commun, une histoire qui pourrait très bien arriver à notre voisin de palier... Et c'est pour ça que j'ai adoré. Pour moi, la simplicité et le réalisme de la mise en situation et des personnages donnent à ce roman son truc en plus.

Dès le départ, j'ai aimé le personnage de Nathalie : pour sa première description "Elle aimait rire, elle aimait lire. Deux occupations rarement simultanées puisqu'elle préférait les histoires tristes" (p. 11) et parce qu'elle aime découvrir d'excellents auteurs méconnus, ce "qui peut faire réfléchir à l'injustice de la postérité." (p. 31). Nathalie est le personnage avec qui tout commence ; néanmoins, l'auteur nous permet aussi de discerner les facettes des autres personnages à travers leurs états d'âme qui nous sont livrés à l'état brut, tandis qu'ils défilent dans la tête de chacun. Si bien qu'il n'y a pas à proprement parler un personnage principal mais des personnages, tous liés soit par les sentiments, par la filiation, par le travail ou par le coup du sort. J'ai trouvé cet état de fait agréable.

Bien sûr, on ne peut occulter le fait que ce roman est un messager d'espoir. Après le décès de l'homme de sa vie, Nathalie ne se croit plus capable de vivre une nouvelle relation avec un autre homme. Elle se contente de survivre, et dans un premier temps c'est bien suffisant. Mais "le temps guérit toutes les blessures" (encore un adage ridicule  dirait presque D. Foenkinos dans son roman), et Nathalie ne dérogera pas à cette règle.

Concernant le style, je dois dire que David Foenkinos écrit de façon agréable, voire même parfois poétique. Il combat la monotonie à chaque instant : on trouve au détour des pages quelques figures de style (la phrase "Elle avait traversé l'adolescence sans heurt, respectant les passages piétons" (p. 11) m'a plu parmi quelques autres), parfois la narration se mue en script, et les notes de bas de pages bien qu'inutiles (c'est fait exprès!) donnent son charme au roman. L'insertion de chapitres "pauses" (= qui ne font pas avancer l'histoire, mais donnent des précisions sur un sujet abordé peu avant) sont comme des friandises : on ne peut s'empêcher d'en vouloir davantage! Petite parenthèse, j'ai particulièrement aimé le chapitre 92 "Quelques précisions techniques concernant les allergies au poisson" (p. 168), très instructif puisque mon Chéri a lui-même développé cette allergie (^^)...

Pour conclure, je vous conseillerai simplement de lire La Délicatesse avec la chanson L'Amour en fuite (Alain Souchon) en bruit de fond (sur deezer).

 

 

© Eloo 06/2012   

 

13 juin 2012

Au Bonheur des Dames d'Emile ZOLA

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♠ Au Bonheur des Dames d'Emile Zola
Editions Le Livre de poche - Coll. Classiques. 1998. 542 p.
Première édition : 1883

 

4ème de couverture :

      "Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s'amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu'une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d'enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d'elle le symbole du modernisme et des crises qu'il suscite. Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie."

 

Mon Avis : [Classique]

Bien qu'Au Bonheur des Dames (1883) soit le 11ème tome du cycle Les Rougon-Macquart, il se lit parfaitement de manière indépendante. Le personnage principal de ce roman est un grand magasin parisien de tissus dirigé par Octave Mouret, le Bonheur des Dames. Emile Zola l'a créé de toutes pièces, s'inspirant de grands magasins de son époque tels que Le Bon Marché ou Les Grands Magasins du Louvre.

Au Bonheur des Dames permet à l'auteur d'analyser la société dans laquelle il évolue. A travers son texte, on suit avec impuissance le petit commerce de proximité se faire progressivement "dévoré" (Zola utilise souvent ce genre de métaphore) par le grand magasin (=la grande distribution). Par la même, on découvre l'apparition des premiers gestes commerciaux, des produits aux rabais et des diverses ruses pour inciter les clients à acheter davantage. Ce qu'il se passe dans nos magasins aujourd'hui n'est décidément rien de nouveau, Emile Zola aborde un sujet plus que jamais d'actualité.

L'auteur possède également un regard implacable sur l'être humain. Il met les pires vices des femmes en avant (la fièvre acheteuse est personnifiée par Mme. Marty, la jalousie maladive par Mme. Desforges, etc.), et montre parfois l'homme comme un être relativement primaire (Mouret est prêt à donner des milliers de francs à une jeune femme qui n'attend de lui qu'une preuve d'amour). Quand l'auteur décrit les riches clientes du magasin, il donne l'impression d'avoir bien peu d'estime pour les femmes qu'il montre faibles, sans résistance ni volonté. Mais le personnage de Denise nous détrompe immédiatement. Sous sa plume, Emile Zola en a fait une héroïne forte sous ses airs fragiles. Il en a fait une femme d'exception.

Quant à son personnage d'Octave Mouret, il est complexe et très travaillé. Emile Zola le rend fou d'amour pour sa jeune vendeuse Denise ; celui qui est prêt à mettre sur la paille tous ses concurrents sans aucun état d'âme aurait-il donc tout de même un coeur? Octave Mouret est un homme qui apparaît avant tout insatiable : il en veut toujours plus (plus de produits, plus d'espaces, plus de recettes, plus de femmes à ses genous, etc.) et en général, il obtient ce qu'il désire. Il ne peut donc supporter qu'une jeune femme puisse lui résister. Et comme Denise est la seule à ne pas se laisser cueillir comme une fleur, il tombe amoureux d'elle. Car celle-ci prouve par sa résistance qu'elle est son égale.

Comme il est souvent de mise dans la littérature du XIXème siècle, Au Bonheur des Dames regorge de descriptions. Chaque scène et chaque nouvelle situation est l'occasion pour Emile Zola de nous décrire l'environnement présent. Dans certains livres, cela peut parfois devenir lassant et rébarbatif, mais ici ce n'est pas le cas. L'auteur a un très beau style et il est très agréable de le lire. Avec plaisir, on le laisse nous faire visiter chaque lieu de son histoire.

En conclusion, je dirais que ce roman est une très belle découverte. Il m'a permis de rencontrer Emile Zola dans d'excellentes conditions. Je ne peux que vous le conseiller!

 

© Eloo 06/2012  

21 avril 2012

L'Appât de José Carlos SOMOZA

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L'Appât de José Carlos SOMOZA.

Editions Actes Sud - Coll. Lettres hispaniques. 2011. 409 p.


4ème de couverture :

      "Lever de rideau. Ici une bretelle noire glisse sur une peau diaphane, là des yeux mi-clos quémandent un improbable pardon : parure et posture. Elles charment et abusent les sens, elles disent qui est le maître. Si le grand ordonnateur de ce manichéisme visuel s'appelle Shakespeare, nous ne sommes pas sur les planches du théâtre du Globe mais dans le centre de formation ultramoderne de la police madrilène. Des instructeurs y décryptent les codes élisabéthains, qui placent la satisfaction du désir à l'épicentre de notre psyché. Les agents sont formés à la technique des "masques" : identifier en quelques secondes la nature du désir le plus profond du suspect pour provoquer en lui une overdose du seul plaisir auquel il ne peut résister. On les appelle les "appâts", Diana Blanco est leur meilleur élément.

Quand elle découvre que sa jeune soeur est aux prises avec l'insaisissable Spectateur qui terrifie la ville, elle mène une course contre la montre qui la conduit jusqu'à l'antre du monstre. C'est du moins ce qu'elle croit.

Subversif ? Troublant ? Inventif ? Ingénieux ? C'est Comme il vous plaira. Mais si "Le monde entier est un théâtre", José Carlos Somoza signe ici une magistrale mise en scène."


Mon Avis :  etoile_jaune

De nombreux romans me sont passés entre les mains ce jour-là, et si mon choix s'est rapidement porté sur L'Appât de José Carlos Somoza, c'est à cause de la couverture que je trouve à la fois magnifique et inquiétante. Elle me rappelle l'univers de Tim Burton et les illustrations de Benjamin Lacombe, mais elle est signée de la plume d'une autre artiste talentueuse, Nathalie Shau.

Ce thriller est uchronique : l'histoire se passe dans un temps qui n'existe pas, dans une époque à la fois familière et futuriste, et qui tend parfois vers le fantastique. José Carlos Somoza nous invite dans son monde où l'oeuvre de Shakespeare est à la base de tous les possibles. Dans ses nombreuses pièces et à travers ses personnages, le célèbre dramaturge anglais explore l'être humain sous toutes ses coutures, mettant en avant ses émotions, ses pulsions, ses désirs et ses plaisirs (surtout les moins avouables). Un outil pour José Carlos Somoza qui, loin de se noyer dans l'étendue "shakespearien", nous livre sa curieuse analyse avec persuasion et crédibilité.

Au début, la complexité du travail d'appât et de la théorie du psynome peuvent rendre un peu perplexe. L'auteur prend le temps de nous les expliquer tout au long de son histoire, ce qui peut être frustrant mais qui alimente aussi avec soin le suspense. Et du suspense, il n'en manque pas. José Carlos Somoza nous balade, nous induit en erreur et nous invite sur les mauvais chemins. Il sait tout simplement nous surprendre jusqu'au point final. Mais malgré tout, rien n'ait laissé au hasard, l'intrigue est parfaitement sous contrôle de l'auteur qui ne néglige aucun détail. Et toutes nos questions finissent par trouver leurs réponses.

José Carlos Somoza maîtrise l'art de jouer avec nos peurs et nos nerfs, et il a de toute évidence le goût du spectaculaire. J'ajouterais que c'est à la lecture des dernières pages que le titre de ce roman prend vraiment tout son sens.

Il y a peu d'auteurs qui savent manier les mots au point d'en inventer des nouveaux tout en nous persuadant qu'ils existaient déjà. José Carlos Somoza le fait.

 

© Eloo 04/2012   

12 janvier 2012

Sauver Noël de Romain SARDOU

Parce que c'était Noël...

(Oui, je sais c'est fini tout ça, mais pendant les fêtes je n'arrive jamais à lire comme je veux...)

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 Sauver Noël de Romain SARDOU (t. 2)

XO Editions. 2006. 245 p. 


4ème de couverture : 

      "Pour sauver Noël, une gouvernante de choc et un petit garçon avisé vont faire alliance contre le Mal... 1854, à Londres. Gloria Pickwick, femme au tempérament énergique, aussi ronde que rousse, est une perle rare : gouvernante, cuisinière, préceptrice des enfants, elle tient la vaste maison de Lord Balmour d'une poigne affectueuse. Aussi regarde t-elle d'un œil suspicieux leur nouveau voisin, l'étrange baron Ahriman. Mille rumeurs courent le quartier. Qui est ce baron? Il refuse toutes les invitations, ses volets restent clos... Parfois, une diligence menée par six chevaux noirs conduit des gens chez lui, des gens qu'on ne revoit jamais ! Arrive le 24 décembre. Tous les enfants, des fils de lords aux filles de lingères, se couchent en rêvant au lendemain. Mais le Père Noël ne vient pas. Aucun cadeau au pied des sapins illuminés. Une vague de tristesse submerge Londres. Une maison, et une seule, fait la fête ce jour-là, avec un tapage insolent. Les voisins étranges. C'en est trop pour Gloria, qui prend l'affaire en main. Et Harold, un petit garçon futé, s'engage avec elle dans l'aventure, amenant des renforts insolites : des lutins, une fée, des oies douées de parole et bien d'autres encore. L'objectif de cette drôle de troupe : sauver Noël ! Si c'est encore possible..."


Mon avis : ♥ ♥

Bon, tout d'abord sachez que ce livre est un tome 2, le tome 1 étant Une seconde avant Noël paru en 2005 aux mêmes éditions. J'étais peut-être la seule à ne pas le savoir ceci dit. Mais sachez aussi que commencer par le tome 2 ne gâche en rien la lecture (et c'est peut-être pour ça que ce n'est pas expressément indiqué). En fait, ce sont deux histoires différentes, simplement l'une se passe avant l'autre chronologiquement et certains personnages sont les mêmes. Mais Romain Sardou prend soin de ses lecteurs et fait en sorte de ne pas perdre les petits nouveaux dans son univers.

Car c'est bien tout un univers qu'il a créé. Romain Sardou part de mythes et légendes existants et utilise des personnages magiques connus, mais nous livre une histoire à sa propre sauce qui est tout à fait originale. Comme l'indique l'éditeur, on peut considérer ce livre comme un conte, en tout cas ça y ressemble beaucoup : on est invité à se laisser bercer par sa douceur parfois enfantine, mais en même temps ce roman n'est pas dépourvu d'action. 

Pour moi, c'est un roman à part entière. Romain Sardou a un vrai talent d'écriture et surtout le courage de se démarquer de ses compatriotes contemporains en ayant un style tout à fait propre. C'est inhabituel par rapport à ce qu'on lit d'habitude, mais pas dérangeant.

Noël prochain, je lirais peut-être le tome 1!

Et en attendant, je dirais simplement à ceux qui ont déjà lu ce roman et si ce n'est pas déjà fait, de taper le mot "Ahriman" sur un moteur de recherche : personnellement, j'aime bien trouver des preuves que les auteurs ne laissent jamais rien au hasard! ;)


~ C'est un roman pour rappeler aux adultes de croire en la magie. ~


© Eloo 01/2012

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27 octobre 2011

Les Vaches de Staline de Sofi OKSANEN

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Les Vaches de Staline de Sofi OKSANEN

Edition Stock - Coll. La Cosmopolite. 2011. 512 p.

 

4ème de couverture : 

      "Les « vaches de Staline », c’est ainsi que les Estoniens déportés en Sibérie désignèrent les maigres chèvres qu’ils trouvèrent là-bas, dans une sorte de pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C’est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l’héroïne, Anna, est une jeune Finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds. La mère de celle-ci est estonienne, et afin d’être acceptée de l'autre côté du "Mur", elle a tenté d’effacer toute trace de ses origines et de taire les traumatismes de l’ère soviétique.

Sofi Oksanen décrit avec une grande puissance d’évocation les obsessions de ces deux femmes : Anna ne pense qu'à contrôler l'image de son corps, tandis que sa mère raconte sa rencontre avec « le Finlandais », à Tallinn, dans les années 1970, avec une sorte de distance glaçante, comme si sous ce régime de surveillance, la peur s'infiltrait jusque dans les rapports de séduction. Ne serait-ce pas ce passé qui hante encore le corps de sa fille ?"

 

Mon avis : ♥ ♥ 

Je retrouve avec plaisir la plume de Sofi Oksanen avec Les Vaches de Staline, le prédécesseur de Purge (mais traduit en langue française après son successeur qui avait par ailleurs raflé de nombreux prix et que j'avais beaucoup aimé).

Cet auteur a un style bien à elle, et je crois qu'il n'y a pas de milieu : soit on aime, soit on aime pas. Pour Sofi Oksanen, les mots sont avant tout un outil qui lui permet de dire exactement ce qu'elle a à dire. Et tant pis s'il n'y a pas toujours de ponctuations, et tant pis si les phrases sont trop courtes ou trop longues. Qu'importe tant qu'elles traduisent parfaitement ses pensées. Toutes ces phrases touffues, je les vois comme un désordre ordonné : Sofi Oksanen sait très bien ce qu'elle veut dire et où elle va, et c'est à toi lecteur de suivre comme tu peux! Ce qui m'amène à une chose très simple : les romans de cet auteur ne sont pas une lecture facile mais sont néanmoins bien ancrés dans la littérature contemporaine. Le moment propice pour se plonger dedans ? Il doit être calme, silencieux et permettre une grande concentration.

Passons à l'histoire même. Une fin de Seconde Guerre Mondiale difficile, une Guerre Froide empoisonnante et une reconstruction "à l'occidentale" longue et laborieuse. Nous sommes en Estonie et en Finlande, et nous vivons ces périodes historiques en compagnie de trois générations de femmes : Sofia la grand-mère, Katariina la mère et Anna la fille. Comme dans Purge, l'auteur semble vouloir coller au mieux à la réalité historique ; Sofi Oksanen possède visiblement beaucoup de connaissances sur la vie des estoniens et des finlandais en ces périodes troublées, et elle nous en apprends beaucoup.

Les thèmes récurrents de ce roman sont les suivants : la peur, la méfiance et surtout l'obsession (de cacher son origine estonienne pour la mère et de manger pour la fille). Le message de Sofi Oksanen est très clair : les évènements historiques que l'on subit et les personnes qui nous entourent influent directement sur notre comportement, présent et futur. Les Vaches de Staline est un roman dur, parfois cru, mais on sort de cette lecture avec l'impression que l'on n'a pas perdu son temps.

Je conseille aux personnes qui se lancent dans ce roman de s'accrocher : le style de Sofi Oksanen n'est pas facile et demande beaucoup de concentration (ce qui lui a valu deux petits coeurs mais le troisième n'était pas loin), mais il vaut le détour.

 

Je tiens à remercier PriceMinister pour ce partenariat (le premier en ce qui me concerne!) et pour m'avoir permis de faire cette jolie découverte!

 

Une Citation : "Le socialisme ne réussirait jamais ailleurs que sur le papier pour la simple raison que les doigts de tout le monde ne se tendent que vers soi, vers l'intérieur, même quand la main s'avance pour donner." (p. 288)


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© Eloo 10/2011

21 avril 2011

Mort aux cons de Carl ADERHOLD

 

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Mort aux cons de Carl ADERHOLD

Edition Hachette Littératures

2007

410 p.

4ème de couverture :

"Contrairement à l'idée répandue, les cons ne sont pas réformables ; les campagnes de prévention ou les actions pédagogiques n'ont pas de prise sur eux. Une seule chose peut les amener non pas à changer, mais du moins à se tenir tranquille : la peur. Je veux qu'ils sachent que je les surveille et que le temps de l'impunité est révolu. Je compte à mon actif cent quarante meurtres de cons. Afin qu'ils ne soient pas morts pour rien; je vous enjoins de lire ce manifeste. Il explique le sens véritable de mon combat."

Qui n'a jamais rêvé de tuer son voisin le dimanche matin quand il vous réveille à coups de perceuse? Ou d'envoyer dans le décor l'automobiliste qui vous serre de trop près? Le héros de cette histoire, lui ,a décidé un jour de passer à l'action.

 

Mon avis :

J'ai eu envie de découvrir ce livre après avoir entendu à un avis plus qu'enthousiaste de la part d'une collègue. Il faut dire que le sujet est vraiment original et tentant : un homme décide d'éliminer physiquement tous les cons qui ont le malheur de croiser son chemin. Qui n'a jamais rêver de se débarasser d'un enquiquineur  est un menteur. Lui il va rendre ses rêves réalité.

Tout commence avec le meurtre du chat de sa voisine. Notre narrateur se rend compte que la mort de l'animal renforce les liens de solidarité autour de la personne en deuil. Voyant cet acte négatif avoir des effets positifs, il décide de poursuivre son action en tuant de nombreux animaux de compagnie, chiens et chats pour la plupart. Puis, pas assez satisfait, il décide de passer un cap : celui des humains.  L'automobiliste qui colle un peu trop, les collègues et chefs du boulot, les enfants qui crient dans le parc, monsieur je-sais-tout, la concierge qui commère... tout le monde y passe (il ne faut pas oublier que tout le monde est le con de quelqu'un, ce qui rend ce projet sans limite) et tout s'enchaine. C'est totalement prévisible et les meurtres sont à la chaine, mais après tout le titre nous aura prévenu. Cette mission va prendre toute la place dans la vie  du narrateur jusqu'à en devenir obsedante. Celui-ci tente même de théoriser son action pour lui donner un véritable sens. Pour cela, il reçoit l'aide, comble de l'ironie, d'un officier de police.  Au début on adhère, puis au fil des meurtres, on se rend compte que l'on a affaire à un  vrai meurtrier en série complètement psychopate.

Trop de meurtres tuent le meurtre. J'ai eu du mal pendant certains passages, j'ai parfois trainé et j'ai fait des pauses durant ma lecture. La raison est simple : j'ai fait une overdose de meurtres! Lorsque je suis arrivée à la dernière page de Mort aux cons, j'étais contente, presque soulagée, d'être parvenue au bout mais je garde quand même un bon souvenir de cette lecture. Chapeau bas à Carl Aderhold pour ce roman ingénieux, très poussé, qui tient la route jusqu'au bout!

SPOILERS (surligne pour voir!) : Et pour une fois, c'est le méchant qui gagne (puisqu'il n'est pas arrêté à la fin du livre). Et ça fait franchement du bien! Je trouve cette fin à la hauteur de ce roman et de mes atentes.

14 mars 2011

Le liseur de Bernhard SCHLINK

 

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Le liseur de Bernhard SCHLINK

Edition Gallimard - Collection Du monde entier

1996

201 p.

 

4ème de couverture :

      A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ?

 

Mon avis : etoile_jaune

J'ai lu ce roman quasiment d'une seule traite. Sûrement parce que la Seconde Guerre Mondiale est un sujet qui me passionne. L'auteur aborde une des facettes - ou plutôt une des conséquences - de cette guerre, qui est la fois importante, essentielle et pourtant trop peu abordée.

Après la guerre, Hanna poursuit sa vie tranquillement. Ce n'est que de nombreuses années plus tard que le passé ressurgit et qu'elle est jugée pour sa collaboration avec les nazis. Car Hanna faisait partie des SS, des gardiennes dans les camps de concentration. Son procès se passe très mal et elle est condamnée à  la détention à perpétuité. Pourquoi? Parce qu'elle n'a jamais voulu mentir sur ces actes passés et qu'elle faisait parti des moins "méchants" parmi les "méchants" (dit de façon tout à fait primaire, je le conçois). Sa naïveté, sa maladresse à manier les mots et son honnêté ont été faciles à utiliser contre elle, et elle fut accusée de tout, même de ce qu'elle n'avait - peut-être - pas commis.

L'auteur a réussi à créer une femme attachante - notamment grâce à son secret qui se dévoile au dernier tiers du livre et qui éclaire beaucoup de choses de la vie d'Hanna-. C'est pourquoi on oublie parfois les atrocités qu'elle a commises ou tout au moins laissées faire, et on se surprend à espérer que tout ira dorénavant mieux pour elle. Car le but ici n'est pas de condamner sans comprendre, mais bien de mettre en lumière la culpabilité qu'on ressentit certaines personnes quant à leur participation à un des plus grands drames de l'Histoire. Avec cette question que Hanna pose à plusieurs reprises au juge et qui laisse un goût amer sur les lèvres : à ma place, qu'auriez-vous fait? Ne jamais oublier que tout n'est pas blanc ou noir, que certains n'ont pas forcément choisi leur camp, que si des monstruosités se sont passées sous leurs yeux et qu'ils n'ont rien fait, c'est qu'ils n'en avaient peut-être pas les moyens, et que de cette guerre ils ne s'en remettrons peut-être jamais car la culpabilité est un des pires sentiments que l'on puisse ressentir.

Avec Le liseur, Bernhard Schlink remet les choses à sa place et nous fait un peu relativiser ces évènements afin que nous ne soyons plus aussi catégoriques sur le sujet. Il ne faut pas coller la même étiquette à toutes les personnes d'un mouvement commun ; il y a les meneurs, les suiveurs et ceux qui se trouvent là par un mauvais calcul et qui, coincés dans cette masse, ne peuvent plus s'en dépêtrer.

L'histoire entre Michaël et Hanna, qui constitue la première partie du roman principalement et qui explique l'importance du procès aux yeux de Michaël, m'a moins touché car j'ai du mal à concevoir une histoire d'amour entre deux personnes ayant une aussi grande différence d'âge. Le fait que Hanna ne ressente pas la moindre gène à entretenir une relation avec un mineur m'a un peu troublé, je ne le comprends pas.

Hanna ne se remettra jamais de cette sombre période de sa vie et je pense que je me remettrai  que difficilement de cette lecture, dans le sens où elle a eu un grand impact sur moi.

Le liseur n'est pas un best-seller pour rien.

 

Citation :

"Pourquoi ce qui était beau nous paraît-il rétrospectivement détérioré parce que cela dissimulait de vilaines vérités? Pourquoi le souvenir d'années de mariage heureux est-il gâché lorsque l'on découvre que, pendant tout ce temps-là, l'autre avait un amant? Parce qu'on ne saurait être heureux dans une situation pareille? Mais on était heureux! Parfois le souvenir n'est déjà plus fidèle au bonheur quand la fin fut douloureuse. Parce que le bonheur n'est pas vrai s'il ne dure pas éternellement? Parce que ne peut finir douloureusement que ce qui était douloureux, inconsciemment et sans qu'on le sût?" p. 41.

16 février 2011

Le tueur des tornades d'Alice BLANCHARD

BLANCHARD

Le tueur des tornades d'Alice BLANCHARD
Édition Belfond - Collection Nuits noires
2005
372 p.


4ème de couverture :


Dans l'œil du cyclone, un tueur se déchaîne… Un suspense terrifiant par Alice Blanchard, la nouvelle reine de l’angoisse.

Après la tempête dévastatrice qui s’est abattue sur l’Oklahoma, le bilan est lourd. La famille Pepper est retrouvée morte dans les décombres de sa maison. Sur place, le shérif Charlie Grover constate que les dépouilles portent de bien étranges blessures. Ce que va révéler l’autopsie dépasse ses pires cauchemars : tous ont perdu la vie empalés sur des débris… que quelqu’un a pris soin d’aiguiser comme des couteaux. Plus effroyable encore, dans la bouche de chaque cadavre, une dent a été arrachée et remplacée par une autre, d’origine inconnue. Quand il apprend que des décès semblables ont été signalés au Texas, Charlie réalise qu’il a affaire à un tueur en série. Seuls à pouvoir lui prêter main-forte : les chasseurs de tornades, ces passionnés assez fous pour se jeter au cœur des tempêtes. Le temps est compté : la saison ne fait que commencer, le tueur peut frapper à tout moment...


Mon avis :

Très bon thriller !

Je suis une très mauvaise lectrice de romans policiers. J’ai rarement envie d’en lire, et quand c’est le cas, je n’accroche pas. Et pourtant oh, miracle !, j’ai lu Le tueur des tornades de bout en bout. L’histoire personnelle de Charlie m’a beaucoup touché et j’ai été prise dans l’enquête au fur et à mesure qu’elle avançait. Suivre les meurtres en direct et apprendre un petit bout de la vie des victimes tout en même temps donne envie de connaître le dénouement et de voir le tueur mis hors d’état de nuire. 

J’ai beaucoup aimé le déroulement du roman : d’abord il y a la mise en situation et la rencontre avec les personnages principaux. Puis des indices sont jetés ça et là et nous mènent sur de fausses pistes. Arrivent ensuite les gros indices qui permettent de deviner inévitablement qui est le tueur. On poirote encore un peu avant d’avoir la confirmation de son nom (histoire de douter encore un peu). Mais l’histoire ne s’achève pas là, la tension monte encore d’un cran,  et l’attente de voir le tueur arrêté est interminable ! Avec la question qui tourne en rond dans la tête : Charlie va-t-il arriver à le stopper avant qu’il ne soit trop tard ?

Roman très bien écrit mais attention, pour les âmes (très) sensibles, mieux vaut s’abstenir. Les descriptions des scènes de crimes sont très détaillées et crues -ça vire parfois dans le gore-.

Grâce à Alice Blanchard, je suis en phase de réconciliation avec le genre policier.

 

Quelques citations :

"- Vous avez pris des photos? - Non, je n'aime pas mettre un objectif entre la tempête et moi. C'est pire qu'un préservatif." Rick p.108.

"- Obéis comme un mouton si tu n'as pas peur d'être malheureuse toute ta vie, mais sinon, suis tes rêves... Viens avec moi." Boone p. 154.

"Je veux assister à la vraie naissance d'une tornade, ajouta-t-elle, sa main réchauffant celle de Charlie. Tu admets ça, toi, qu'une chose aussi subtile, aussi jolie, puisse avoir un effet aussi dévastateur?" Willa p. 194.

29 janvier 2011

Jésus m'aime de David SAFIER

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Jésus m'aime de David SAFIER
Edition France Loisirs - Collection Piment
2010
350 p.

Résumé : Nous suivons ici l’histoire de Marie qui, après avoir planté son fiancé devant l’autel, pense avoir rencontré l’homme de sa vie en la personne de Joshua. Manque de bol, il se dit être le fils de Dieu, rien que ça ! D’abord, Marie le prend pour un tordu. Mais quand il commence à faire des choses incroyables, elle se pose quand même quelques questions. Et quand il lui apprend que le Jugement dernier, c’est pour bientôt, là c’est carrément la panique ! Comment une fille comme elle, ne connaissant rien à la Bible, un peu maladroite et avec quelques kilos en trop, peut-elle contrecarrer les plans de Dieu et s’opposer au charmant (et sexy) charpentier ? 

 

Mon avis :

      Si le sujet paraît complètement farfelu, l’histoire n’en est pas moins étonnement crédible. David Safier possède un très beau style d’écriture et beaucoup humour. Ce roman est léger et agrémenter de strips -ceux de Kata, la sœur malade de Marie- qui apportent indéniablement un plus.

A lire juste pour le plaisir de connaître un Jésus participant à un karaoké ou dansant la salsa. A lire juste pour découvrir un Satan prenant l’apparence de Georges Clooney ou d’Alicia Keys. A lire juste pour rencontrer un Dieu à qui ça ne dérange pas d’apparaître en Emma Thompson, dans un décor typique à la Jane Austen ! A lire juste pour entendre Marie rompre avec Jésus : « Le… Le problème ce n’est pas toi… C’est moi ». Comme quoi quitter Jésus, c’est comme quitter n’importe quel homme : à bout de ressources et d’idées convaincantes, on finit toujours par sortir les phrases bateaux !

Ça faisait longtemps qu’un roman ne m’avait plus autant agréablement surpris. J’étais dedans du début à la fin et je l’ai dévoré aussi vite qu’il m’était possible de le faire (et oui, ‘faut quand même aller travailler^^).

N’ayez pas d’a priori sur le sujet, dîtes-vous que ce n’est en aucun cas ce à quoi vous vous attendez ; et c’est ça qui est le plus génial !

 

Quelques citations :

« Mes anciens petits amis m’avaient rarement massé les pieds plus de dix minutes d’affilée, et ils attendaient toujours une récompense pour cette remarquable performance. Surtout Marc, l’amateur d’hôtesses de l’air, celui dont j’espérais qu’il rôtirait un jour un enfer sous la garde de démons particulièrement créatifs et spécialement formés à l’art ancestral de la castration. » p. 15.

« De toute façon, dans cette affaire, Joshua était aussi cinglé que moi. Lui, il se prenait pour Jésus, et moi, je voyais Jésus. Nous étions donc parfaitement assortis. Par la suite, nous pourrions avoir une ribambelle de mignons bébés, tous aussi cinglés que nous… Minute. Je ne voulais pas seulement l’épouser, je voulais aussi faire des enfants avec lui ? » p.141.

« C’est tout ce que je trouvais à gémir. Pas de : « Je suis devant le fils de Dieu ! », pas de : « Il est revenu sur terre ! », ni de : « C’est un miracle ! » Non, juste un malheureux « Oh ». Tout mon être n’était plus qu’un faible « Oh » épuisé, paralysé, dépassé. » p. 143.

« Mais, quand le fils de Dieu vous demande de lui montrer le monde, pouvez-vous lui répondre : « Désolée, j’avais prévu de m’épiler les sourcils ? » p. 146.

« Le pasteur Gabriel se tenait dans l’encadrement de la porte. En ce moment, j’avais autant besoin de lui que le Titanic d’un second iceberg. » p. 303

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